Rinjani

On vient donc nous chercher à 5h du mat directement devant notre chambre pour nous emmener au point de départ où on découvre notre team de trek : deux italiens installés en Australie que l'on avait croisé à l'hôtel les jours précédents (Ross & Gorgio), un couple Franco-équato-espano-grec (Camille & Stravos) ainsi que deux malaisiennes de Kuala Lumpur dont nous n'avons pas retenu le nom (pourtant on a essayé). Nous sommes alors 8 et on nous présente donc nos 4 porteurs et notre guide, Karim, qui vont nous guider, tongs au pied, jusqu'au sommet.


Il nous reste un petit quart d'heure à l'arrière d'un pick-up afin de rejoindre l'entrée du parc pour commencer ces trois jours de trek juste après s'être inscrite sur le registre. On a pu alors voir que les français sont la première nationalité à se rendre ici, et on est pas peu fières.
Et c'est parti, pour ce qui sera sans qu'on ne le sache encore, la chose la plus difficile de notre voyage et certainement aussi de nos petites vies !


On aurait du pourtant s'en douter vu que la première heure, avant d'entrée vraiment dans le parc, était déjà méga-véner, et que sur le guide c'était quand même marqué que ce n'était pas une "mince-affaire". 

(Selfie d'entrée : à ce moment on pensait que ça se calmerait plus tard... QUE NENNI)



On évolue dans une jungle plutôt jolie avec des énooooormes racines qu'il faut emjamber, voir escalader. Il fait aussi très très chaud jusqu'à la pause de midi où nous sommes chouaillés avec un délicieux petit repas juste avant que tout de gâte : déjà la digestion ne nous aide pas et le chemin se fait de plus en plus difficile. Et c'est sans compter la pluie qui s'invite en milieu d'aprem et durera jusqu'au milieu de la nuit (et comme d'hab, la pluie ici ça fait pas rire les mouettes). La fin de journée, jusqu'à l'arrrivée à notre premier campement, est donc très dure, car le chemin très abrupt nous offre une grande diversité d'obstacle en tout genre : des rochers, de la boue, du gravier, des racines dans une pente tout à fait sympathique. Et si l'on comptait sur la nuit pour nous reposer c'est rapé : on arrive trempées dans une tente qui prend l'eau (on fait des trous au couteau suisse pour évacuer la piscine qui se forme sous nos fesses) et le froid nous empêchera de dormir plus de quelques heures... Heureusement dans un sens puisque le ciel se dégage vers 3h du matin et nous offre le panorama que nous avions raté à cause des nuages.

Bilan trek JOUR 1: 8h d'ascension et 2000m de de dénivelé pour camper à 2600m.




Et à 6h du matin, accompagnés par le levé du soleil, on découvre enfin le lac du cratère -également masqué par la brume la veille-. Nous sommes tous ébahis devant ce spectacle, qui nous re-motive pour continuer jusqu'au sommet qu'on aperçoit enfin.






Et de la motivation on va en avoir besoin, car la journée consiste à descendre au lac et à remonter de l'autre côté du cratère, ce qui comme ça ne parait pas si compliqué mais qui sera pourtant beaucoup plus dur que la veille, où on avait déjà bien morfler. Heureusement le temps sera avec nous, voir un peu trop parce-qu'on transpire quand même beaucoup.
La descente est tout de même amusante, une désescalade jusqu'au lac dans les gros cailloux où on fait la course avec les porteurs en flip-flop (les tongs mais en plus rigolo). Tout le long le paysage est incroyable et moins de 3h plus tard on peut enfin toucher l'eau du lac, qui est beaucoup trop froid pour se baigner. Heureusement tout est prévu, puisque des sources chaudes nous attendent un peu plus loin ! On reste donc le plus longtemps possible dans l'eau chaude puisqu'on imagine la suite de la journée, et qu'elle nous incite pas trop trop à sortir des sources...



C'est finalement nos ventres qui nous obligent à rejoindre nos guides et surtout nos repas du midi, qui seront toujours aussi bons. Une petite sieste et on nous dépêche de repartir, en même temps il nous reste une grosse ascension jusqu'au campement numéro 2. Tout commencera bien, et il fait toujours aussi beau. Le décor reste également magnifique mais le chemin se gâte rapidement jusqu'à devenir un véritable mur d'escalade sans fin. L'après-midi est donc très très longue, très très chaude et Emma se retrouve privée d'eau, confisquée par le guide qui part devant avec son sac. L'arrivée est vécue comme une victoire, mais sans la dignité, et sans la fête après. En fait on est juste arrivée en haut dans un état de fatigue d'un stade relativement avancé et on se traine jusqu'à nos tentes où on boit notre soupe en se réconfortant du paysage qui n'en finit pas de nous éblouir. On est désormais au pied de la dernière étape, et le sommet nous parrait tout proche... En plus cette fois ci nos tentes semblent sèches et plus confortables que la veille. Le couché de soleil est magnifique et la nuit tout autant, on peut même voir la grande ourse à l'envers !







Bilan trek JOUR 2 : 3h de descente et 4h d'ascension, -- de dénivelés et on se retrouve de nouveau à 2600m pour dormir.

La dernière étape n'en reste pas moins brutale : levé 2h du matin pour arriver à temps en haut du volcan pour le lever du soleil. Emma (et Gorgio) décident de se passer de cette épreuve, préférant plutôt garder leurs forces pour le reste de la fin de la journée.

Il s'agira de la partie la plus dure du trek, 3h d'ascension dans le sable, la caillasse et l'obscurité de la nuit, à la simple lumière des lampes frontales. Notre guide se sent inspiré pour doubler des groupes et nous épuiser un peu trop vite, tellement que la dernière heure, la plus abrupte -et toujours dans le sable- se fait véritablement très difficile. Certains abandonnent sur le chemin, ce qui ne nous donne pas plus de force... Et nous arrivons finalement au sommet juste à temps pour voir le soleil se lever, mais c'est en larmes que Caroline plante enfin ses petits pieds à 3726m d'altiude. La vue là-haut est cependant incroyable, on peut aperçevoir tout les environs, de Bali à Florès, en passant par les Komodos et les Gili Island. Il fait par contre très très froid, ce qui nous empêche de rester trop longtemps au sommet, à la surface de toute façon limitée. Juste le temps d'attendre que les jambes de Caroline ne tremblent plus de douleur et de froid et c'est déjà la descente, où l'on peut enfin se rendre compte du chemin que l'on a emprunter seulement quelques instants plus tôt... Heureusement la pente se dévale en gaudillant comme au ski (surtout pour ceux qui ont des batons de marche) et se passe plus vite qu'à l'aller même si cela finit d'achever les cuisses. Chutes ridicules inévitables mais à ce moment là, plus rien ne compte à part la tente qui nous attends en bas pour nous reposer brièvement avant de continuer la journée.







Et la journée commence très vite, juste après le petit dej' et une petite sièste. Il faudra donc resdescendre presque 1600m dans la foulée et cela restera dans le thème des jours précédents : pentu et très fatiguant. On retrouve en plus la pluie vers midi qui rend la fin de matinée très douloureuse (surtout quand le chemin se transforme en rivière...). Et une fois le dernier repas avalé nous continuons trempées sur la dernière partie du chemin qui heureusement s'avère plus simple. Nous finissons même par retrouver un semblant de plat à un moment... Et il était d'arriver avant le claquage et la perte des doigts de pieds, on s'endort dans le pick-up du retour qui nous semble étrangement confortable.

Bilan trek JOUR 3 : 3h d'ascension au sommet + 1h15 de descente en gaudille, puis 5h30 de marche pour rejoindre l'entrée du parc et la fin de nos souffrances.


On récupère toutes nos affaires, et pour nous la journée n'est pas encore finie puisque nous devons encore rejoindre Kuta Lombok, au sud de l'île. Un rapide passage à Senggigi où nous déposons une partie de la team et on change de voiture pour nous diriger vers les plages de Kuta ! On s'effondre dans notre lit. Fin du trek de l'enfer.

Crédit photo : Rossano Antonini :)

Les jours suivant consistent à chercher un peu partour et à finalement retrouver nos muscles dans la piscine. On sort à peine de l'hotel donc on peut pas vous dire grand chose de la ville, mais à première vue ça avait l'air chouette, principalement pour les surfeurs. Dernièrs instants sur Lombok et nous rejoignons Bali le 04/05.